INTERVIEW SEPP / VM MATERIAUX

VM MATERIAUX 

A quelle étape êtes-vous de la réalisation de votre PMA-AE ? Nous avons actuellement rédigé un premier jet de notre PMA-AE et nous sommes aussi dans l’étape de mise en conformité de notre outil de travail avec notre PMA-AE, que ce soit en terme d’alerte que de protection des personnes

Vous avez choisi d’être accompagné par SYNERZIP-LH, pour quelle(s) raison(s) avez-vous choisi de recourir à cet accompagnement ? Notre métier est de vendre des matériaux de construction, nous sommes donc très loin de toute problématique SEVESO dans notre vie de tous les jours. Ils nous semblaient judicieux de nous entourer des compétences nécessaires à la bonne mise en place de notre PMA-AE

En êtes-vous satisfait ? tout à fait, l’association es très présente et répond à toutes nos attentes et tous nos besoins.

Avez-vous des échanges avec votre SEVESO de proximité ? Nous avons déjà avec l’aide de l’association réalisé deux entretien avec eux pour avancer ensemble sur cette problématique.

Comment qualifieriez-vous ce contact ? Nos échanges sont très constructifs

 

SEPP

Avez-vous engagé une démarche vis-à-vis de vos activités riveraines dans le cadre du PPRT ? « La parution du PPRT de la ZIP du Havre en 2016 a fortement incité les installations locales à haut risque à reconsidérer leur politique de communication de leurs dangers et de leurs effets potentiels auprès des activités riveraines. 

L’intérêt marqué pour SEPP sur cette question s’est d’abord concrétisé par une campagne structurée d’informations auprès de tous les acteurs périmétriques. Ainsi, entre 2016 et 2017, les portes du site se sont ouvertes aux entreprises intéressées par la démarche, démarche au cours de laquelle nous avons pu présenter en toute transparence nos installations, les dangers qu’elles génèrent au travers des phénomènes redoutés plausibles ainsi que les risques auxquels elles les exposent.

Ce contact a ouvert la voie aux discussions sans tabou autour de l’existence proximale du risque industriel majeur sur le territoire. 

En outre, rappelons que la directive européenne Seveso 3 de 2018 à renforcé encore ce besoin d’informations autour de la concertation citoyenne : la « fiche d’information établissement SEVESO Seuil Haut » nous a donc permis de rendre plus lisible nos activités à risque à destination du tout public (consultable sur le site www.georisques.gouv.fr).

Plus récemment, l’accident de Lubrizol nous a invité à requestionner le sujet : « Sommes-nous clairs sur l’efficacité de notre capacité d’alerte en cas d’évènements graves ? Comment les entreprises mitoyennes appréhendent-elles le signal sonore d’alerte ? ». La décision d’implémenter l’outil « ZIP’Alert » au sein de notre dispositif d’information a permis pour partie de répondre à la question. En parallèle et profitant de l’impulsion donnée par SYNERZIP dans sa mission d’accompagnement des entreprises pour le déploiement des PMA-AE*, nous avons, fort de notre expérience de 2017, relancé une consultation élargie des acteurs locaux à la fois pour en connaître davantage sur leurs activités mais également d’envisager si nécessaire un rappel d’informations sur nos risques. »

 

Comment cela se concrétise-t-il ?

« Ce recensement lancé au printemps dernier s’est traduit dans un premier temps par l’élaboration d’un questionnaire reprenant les informations dont nous avions besoin pour nos bases de données : « mais qu’est-ce que l’on ne connaît pas de nos voisins que nous devrions connaître en matière de protection des personnes et de maîtrise des risques ? ». 

18 structures économiques ou publiques ont ainsi été ciblées et sollicitées pour répondre à quelques-unes de ces interrogations : Quelles sont vos activités ? Qui devons-nous prévenir en cas d’alerte POI ? Quelles mesures de protection des personnes sont opérationnelles chez vous en cas d’évènements graves chez nous ? Avez-vous une bonne connaissance de nos activités et de nos risques ? Pouvons-nous compter sur une synergie commune pour progresser avec vous dans la protection des personnes, des infrastructures et de l’environnement.

Ce rapprochement a stimulé les sollicitations chez nos voisins. Nous avons bien entendu répondu présent pour in fine établir voire renforcer les liens de coopération dont dans l’optique d’une meilleure compréhension des enjeux respectifs. Au programme, visite mais aussi des explications sur les mécanismes pouvant être à l’origine des évènements, sur la cinétique des phénomènes redoutés et de leurs impacts potentiels sur l’environnement ainsi que sur nos barrières de défense. Inversement, nous appréhendons bien mieux les risques exogènes liés au tissu économique local avec par exemple les effets dominos possibles du stockage de matières dangereuses en limite de propriété. Et puis, au final, des échanges constructifs autour de bonnes pratiques sur la manière d’éviter le pire. » 

 

Quelle plus-value tireriez-vous de cette démarche en cas d’accident ?

« La sécurité se construit en « temps de paix ». Bien connaître les activités riveraines, leurs enjeux, leurs modes de fonctionnement est aussi essentiel pour les industries à haut risque dans leur stratégie de prévention que de connaître, pour les entreprises périphériques, les phénomènes dangereux auxquels elles peuvent être confrontées. 

La nature même de nos activités ne permettra jamais d’éradiquer le risque. Nous devons vivre avec au quotidien. Il serait pernicieux de tomber dans l’illusion que tout sera toujours sous contrôle et de nier le danger. C’est pourquoi nous faisons en sorte de nous préparer aux situations les plus défavorables en donnant des clés de compréhension de ces dangers auprès des structures riveraines.

L’objectif des échanges et de la concertation en amont n’est pas d’effrayer mais plutôt de revivifier la prise de conscience collective des risques les plus importants qui émanent de nos installations. Nous apprenons beaucoup de cette démarche consultative, quelquefois révélatrice de l’essoufflement des politiques de communication autour du risque majeur (« nous ne pensions pas que cela pouvait arriver ici»), mais elle nous permet de tisser des liens de proximité favorables à l’émergence d’une culture de sécurité partagée. Ainsi, ces échanges sur nos manières de faire et nos façons de penser la sécurité chez SEPP participe à notre sens à la construction des stratégies de protection des personnels riverains en cas d’accident. Car la sécurité c’est aussi une affaire de transparence …

 

 

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